Rétrospective Zelda - Introduction

Hyrule, ses lacs, ses montagnes, ses plaines et ses forêts, sont une invitation au voyage, à l'exploration, comme un cri sauvage qui invite le joueur à tout abandonner pour se perdre dans cette contrée mythique. Tel était le but, parfaitement atteint, du génial Shigeru Miyamoto, sans doute le plus grand créateur de la firme Nintendo. Enfant, notre homme était fasciné par sa forêt natale de Kyoto, dans laquelle il s'aventurait souvent à la recherche de dieu sait quel trésor perdu. C'est le souvenir de ces émois d'enfant qui lui inspira l'idée de Zelda, un jeu d'aventure révolutionnaire qui, maintes fois copié mais jamais égalé, devait engendrer une lignée prospère. Dès le début, Miyamoto s'assure les services de son acolyte, le compositeur Koji Kondo, qui créa tant de thèmes inoubliables et désormais indissociables de la saga. Et c'est précisément de cette saga que je vais vous parler dans les mois à venir lors de cette rétrospective, mais avant tout voyons un peu plus ce qu'est Zelda.

La série des Legend of Zelda possède une mythologie complexe qui ne sera dévoilée que par petites touches au fil des épisodes. La naissance d'Hyrule par exemple, est l’œuvre de trois déesses : Din (déesse de la Force), Farore (Courage) et Nayru (Sagesse), qui placèrent leur création sous la haute autorité d'un élément sacré dénommé Triforce, source d'équilibre, mais aussi objet de toutes les convoitises en raison de son immense pouvoir. Suite à des événements funestes, la Triforce sera divisée en trois fragments : Triforce de la Sagesse (traditionnellement associée à Zelda), Courage (Link) et Force (Ganon). La légende raconte qu'à chaque fois qu'Hyrule est menacée, un héros issu d'une même lignée apparaît pour protéger la famille royale, détentrice de la Triforce. Traditionnellement, ce héros prend le nom de Link. Les princesses issues de la famille royale s'appellent toutes Zelda et celle qui a l'honneur d'être leur nourrice prend le nom d'Impa. Avec ces clés en main, on comprend qu'il sera difficile d'établir une quelconque continuité chronologique entre les différents épisodes de la Saga.

Mais revivons-nous sans cesse la même aventure légendaire, déformée par les récits qu'en donnent les générations successives ? Certains, se basant sur les troublantes similitudes entre plusieurs volets, l'ont longtemps pensé. Pourtant, les mythes fondateurs d'Hyrule se déploient avec cohérence et récemment Nintendo a dévoilé une chronologie de la saga dans le superbe livre qu'est Hyrule Hystoria. Ainsi, nous savons que Skyward Sword est le prologue de toute la série et que trois lignes de temps se forment dans Ocarina Of Time. Bien qu'officielle, cette chronologie ne plaît pas à tout le monde et certains continuent ce faire leur propre idée de la saga.

Cette quête héroïque et pure (Link sauve Zelda par sens du devoir, jamais pour des raisons sentimentales) se déroule dans un univers dont la complexité va croissant avec le temps. Sous l'impulsion notamment d'Eiji Aonuma, étroitement associé à Ocarina Of Time et à qui Miyamoto passe le flambeau de réalisateur de la saga dès Majora's Mask, de nouvelles races font leur apparition. On apprend ainsi que les Hyliens, les habitants originels d'Hyrule, vivent aux côtés de races humanoïdes aussi diverses que les Zoras (fines créatures aquatiques),les Kokiris (lutins de la forêt), les Gorons (de puissants troglodytes), les Gerudos (une race de voleurs dont est issu le sinistre Ganondorf), et bien d'autres encore. Avec Majora's Mask, Aonuma fait évoluer la saga (ton plus adulte, ambiance apocalyptique et ressorts oniriques) et se paie le luxe de placer le joueur dans la peau de ces grands inconnus que sont les autres races d'Hyrule, approfondissant considérablement le "background" de la saga.

Introduits dans Zelda 3, les deux univers (clair/obscur), dont l'intérêt en termes de gameplay n'est plus à démontrer, trouveront des échos dans la saga, à travers les paradoxes temporels, les changements de dimension, d'état ou d'univers qui nous sont familiers. Zelda s'est fait une spécialité de prendre les fans à contre-pied. Zelda 2, avec son scrolling latéral et son système proche d'un RPG, reste un exemple unique dans l'histoire de la saga. Lors du passage à la 3D, les créateurs nagent à contre-courant en optant pour un système de saut automatique, contraire aux canons du genre. Plus fort, alors que tous attendent un Zelda réaliste sur GameCube (qui n'arrivera qu'avec Twilligth Princess), Aonuma surprend avec un design enfantin, cartoon et expressif, qui suscite une levée de boucliers, et une méfiance qui ne se dissipera qu'une fois le jeu en main. Couvée avec amour par Nintendo, Zelda est décidément une saga hors du commun, plus que jamais promise à un grand avenir.

Merci de votre lecture, je vous dis à dans deux semaines, avec The Legend of Zelda sur NES.

Seidish.